85ème Anniversaire des Combats de Pont-Gaudron :
Entre Mémoire et Réflexion sur la Paix.
Laneuville-sur-Meuse, Meuse – 7 juin 2025 – Aujourd'hui, la commune de Laneuville-sur-Meuse a commémoré le 85ème anniversaire des combats de mai-juin 1940 à Pont-Gaudron, où la 1ère Division d'Infanterie Coloniale s'est héroïquement engagée pour tenter de stopper l'avancée allemande fulgurante. Accueillis par M. Cédric Pierson, maire de Laneuville-sur-Meuse, de nombreux dignitaires, élus, associations, citoyens et jeunes se sont rassemblés au pied du Monument de Pont-Gaudron pour honorer le sacrifice des combattants.
L'événement a été marqué par la présence émouvante des familles de combattants, notamment celles de Jean Huber et René Dutel, dont la fidélité à la transmission de la mémoire a été chaleureusement saluée. Les jeunes générations ont également joué un rôle clé, les élèves des cours moyens de Beaumont, Létanne et Laneuville rappelant les moments tragiques de cette "guerre éclair" qui a vu la France s'effondrer en quelques semaines en 1940.
Les Leçons d'une Défaite Éclair
Le discours a mis en lumière les causes profondes de la défaite de 1940, soulignant la préparation méthodique de l'Allemagne depuis 1918 et les signaux d'alerte ignorés par l'état-major français. Dès 1935, l'Allemagne a rétabli le service militaire, réoccupé la Rhénanie en 1936 sans réaction franco-britannique, et développé une supériorité technologique en matière d'armement.
Des informations cruciales sur le plan d'attaque allemand, notamment une offensive sur la Meuse via les Ardennes, étaient connues des responsables militaires français dès mars 1940. Pourtant, "rien ne bouge" selon le discours. Les faiblesses structurelles de l'armée française ont été pointées : commandements dispersés, manque de coordination, insuffisance de moyens aériens et de défense antiaérienne, et communications archaïques (téléphone de campagne, motos) face à une armée allemande maîtrisant la radio à tous les niveaux. L'absence de cartes d'état-major pour les unités de base a également été citée comme un facteur aggravant.
De la Guerre à la Paix : Une Réflexion Contemporaine
Le discours a élargi la réflexion au-delà de 1940, rappelant les cinq années de la Seconde Guerre mondiale et la construction de l'Union Européenne, garante de stabilité. Cependant, face aux défis planétaires actuels – la guerre en Ukraine, le conflit israélo-palestinien, et les discours sur le "réarmement" – une interrogation profonde sur le sens de la paix et de la guerre a été soulevée.
Deux intervenants (Mahieu Ramanitra et Léonie Dupuis) ont partagé ses hypothèses sur la défaite de 1940 et les implications pour aujourd'hui. La première est l'incapacité des Français à mesurer le "cycle de la vengeance" allemand, nourri par les rancœurs des guerres passées. La deuxième pointe un pacifisme exacerbé des années 1930, en partie dû à l'horreur des anciens combattants de la Première Guerre mondiale, qui aurait aveuglé certains face à la montée du nazisme. Enfin, la troisième hypothèse interroge la capacité des Français à percevoir le moment où ils étaient déjà en guerre, soulignant la difficulté de définir la paix comme l'absence de conflit et la guerre comme le début de l'escalade.
Le discours s'est conclu sur un appel poignant à la coopération pour l'apaisement et la sauvegarde de la démocratie. En mémoire de ceux qui n'ont eu d'autre choix que la guerre, il a invité chacun à faire le choix délibéré de la paix, rappelant que le mot "paix" (du latin pago) signifie aussi "réparer, conclure, renforcer et fixer". Un message fort pour les générations futures, soulignant l'importance de construire et reconstruire la paix inlassablement.
Accueil de bienvenue par Cédric Pierson, maire de Laneuville.
Les enfants des écoles ont rappelé les moments tragiques de l'histoire locale.
Echange du fanion de Luzy-St-Martin à Létanne
Mahieu Ramanitra et Léonie Dupuis.
Remerciements aux porte-drapeaux
Hommage aux morts à Létanne.
Repas à Sommauthe.
